CARTE DE VACANCES

Sans moto, il y a néanmoins la lecture d'un bon magasine spécialisé pour ne pas trop souffrir de ne pas mettre les gaz...

J'ai trouvé cet édito très beau et très bon, acceptez de le partager avec moi...
Amitiés et à très bientôt, mes frères !!!

LAST RIDE...
Hommage à René DINDIN...

Fin de semaine, autoroute A75, il fait chaud, enfin. J'ai tout mon temps, rien d'autre à faire que de rentrer au bercail. Pas d'impératifs de timing ou de boulot. Moment rare, je n'ai même pas mon éternel matos photo en bandoulière. Juste un Street Bob entre les jambes. Et un p'tit sac sur le dos à peine alourdi de quelques frusques sales, deux trois glingues qui ne servent à rien, et Ham on Rye de Charles Bukowski. Souvenirs d'un pas grand-chose en français. Ca me va plutôt bien... Alors, même si la Méridienne n'est pas la pire des highways que je connaisse, l'envie d'en sortir prend vite le dessus sur toute notion de moyenne horaire, de ravitaillements assurés. Je m'extirpe de là dès la première sortie, puis prends la première départementale venue, la boussole interne cap au sud-sud-est. Haute-Loire, Cantal, Lozère? Administrativement parlant, je ne sais pas où je suis. Mais au niveau du ressenti, aucun doute. Je roule dans le plus beau pays de monde. Celui qu'on appelle la France profonde. Ces campagnes dites déshéritées mais dont les habitants sont, parfois sans le savoir, parmi les plus riches. Pauvres d'hypermarchés, d'urbanisme immonde, de néons, de stress, de strass, de radars et de putes, oui ils le sont. Pour tout le reste, question qualité de vie, ils ont le Label Rouge... Bordel que c'est beau. Presque trop pour être vrai. De ces routes superbement perdues qui n'apparaissent d'ordinaire que dans les rêves d'évasion, de fuite en avant pour mieux revenir en arrière. De ces tronches et de ces accents pas possible. De ces sourires édentés qui n'existent plus ailleurs, mais doux à en pleurer, à reléguer le plus impeccable des claviers Ultra brite au musée des faux-culs. A te confirmer, si tu en doutais encore, que tu es bien né du bon côté de l'Atlantique. A en regretter mon appareil photo aussi, mais pas vraiment. Pourrait-il saisir la ronde complexe du vent dans les blés encore verts, le plaisir définitif contenu dans le lent mouvement d'une langue sur la gomme arabique d'un papier à rouler ? Pourrait-il capter, malgré ses millions de pixels, le parfum subtil des genêts en fleur, l'odeur nostalgique du foin coupé, les arômes oubliés de poussière mouillée et de bouse, la fraîcheur d'un sous-bois, celle d'un ruisseau où la fario guette les éclosions d'éphémères ? Non. Alors autant garder le tout pour soi, quitte à n'en conserver que des bribes d'émotions, et ne pas chercher avec prétention à immortaliser ce qui semble déjà être immuable... Et traverser ces cambrousses isolées me conforte à chaque fois dans mes certitudes : la bécane est une machine exceptionnelle, le meilleur engin motorisé jamais inventé ! Idéale pour te fondre la truffe au zef dans ces tableaux idylliques jusqu'à en devenir l'un des protagonistes. Pour béquiller quand tu veux, exactement là où tu veux pisser, fumer ou lire quelques lignes : "Moi, fit un autre, moi, j'crois qu'y a quelqu'un qui s'est branlé dans son oreille et que son cerveau, c'est rien que du foutre". Pour pénétrer sans crainte de l'impasse au coeur de ces petits villages aux proportions si parfaites, d'un réalisme si romantique, qu'on les croirait sortir d'un vieux conte des frères Grimm. Pour découvrir au bout d'un mauvais chemin une chapelle millénaire qui veille au grain, sentinelle des maudits tellement désarmante que même le plus indécrottable des mécréants songe un instant à en franchir la porte pour allumer un cierge, loin du regard des siens? Alors comment concevoir qu'un jour viendra où l'une ou l'autre des échéances de la vie nous privera à jamais de ce plaisir ?
A 82 ans, notre ami René DINDIN, harleyiste depuis les années 60, premier président du Harley-Davidson Club de France, ne l'a pas accepté... Il a pris la décision de partir comme il a vécu, en seigneur... Et redonné, sans compromis, toute la signification que conféraient avec sincérité les premiers bikers à la maxime aujourd'hui moquée : Ride To Live, Live To Ride... Merci aussi pour ça René...


J'espère que votre plaisir sera comparable au mien, qui aime sans restrictions la BEAT GENERATION, il y a dans cet écrit toute la densité des écrivains victimes du puritanisme Américain et du Macc Carthisme, c'était hier juste après la guerre, juste après sur la route de JACK KEROUAC, JACK c'était un BIKER !!!

cool biker , quel joli passage ! j'ai aprécié!
le texte est parfois plus beau que la réalité , mais on sent bien que le reve est là , intact !

Salut à tous,

On prend plaisir à lire, on ne s'en lasse pas et on voudrait que ça ne s'arrête pas.

A + dom

Oh combien c'est écrit magistralement !
Tout y est : les raisons, les vécus, les piques gentilles aux "Autres" et leur environnement imposé par une vie de dingue, mais à laquelle tout le monde adhère, en mouton, dans le sens "commun".
Et surtout le plaisir d'être libre d'aller où l'on veut, au gré des désirs, des idées, au hasard, quand on est au guidon d'une moto.
Ca raconte exactement le bonheur que j'ai eu lors des premières découvertes de ma propre région. Rouler sans savoir où on va, ni où on est. Pour le "going home" ? On verra bien, le temps est mieux utilisé à aller qu'à chercher à revenir. Comme il est dit fort joliment, traverser des patelins inconnus n'apporte rien en soi. S'y arrêter pour découvrir un moulin, un éleveur, une écluse, un paysan, entrer dans une boutique, discuter avec des "gens" à une terrasse donne de la valeur à ce que je conçois comme une vraie ballade.

Je vous assure qu'on peut aussi trouver du bonheur à rouler en solo ou duo, au gré d'un coup de clignotant, traverser des bois, des forêts, sentir autre chose d'un jour à l'autre. Ceci dit sans rien enlever au plaisir de rouler en groupe !

Prière à René :
René, t'as bien fait de ne pas emmener l'APN ou le GPS. Tu dis tellement bien ce que tu ressens, fume ta clope, emplis tes poumons de douces odeurs, et engage nous à faire de même. Béquiller dans un endroit magnifique de beauté, serein, reposant, qui ne le sera peut-être plus dans quelques années. Apprend-nous à Vivre la Moto, quelle que soit sa cylindrée. Protège ceux qui adhèrent à tes valeurs. Enseigne à ceux qui se sentent au-dessus de toute contrainte quand ils ont de la folie entre les genoux.
Et préserve nous de toute contrainte fiscale ou administrative. Ton HD est une moto, ma Jinette aussi. On aurait p'tet pu rouler ensemble. Depuis là-haut, avec tes potes motards, dis leur, à nos "autorités", par quel bout commencer pour éviter que tant d'autres seront "sacrifiés" au titre de la vitesse ou autre connerie du genre, alors que les infrastructures et législations n'évoluent pas dans le bon sens.
(fin de la prière)
Les stats sont facilement manipulables, c'est évident depuis plusieurs années, quelque soit le ministère qui les publie.


Quoi qu'il en soit, j'ai trouvé ce récit déchirant de vérité, de vécu, de sincérité, et surtout incitant à prendre un guidon. Ceux qui me connaissent savent que j'ai eu un incident. J'ai mis du temps à trouver un équivalent ailleurs, en vain. J'aime la moto et j'y retourne, à petits pas, mais j'y vais. Pour revivre ce qui est décrit sublimement par René, et que j'ai ressenti à l'époque.

Pour ceux qui me trouvent bavard et encombrant, je leur donne 10 points de lucidité. Il est vrai que j'aime écrire, et j'en use (abuse ?) ici. Vous n'êtes pas contraints de me lire, et je ne vous en voudrais pas tellement ça m'est égal. D'autre part, j'aimerais tellement écrire comme le faisait René... Je doute que ce soit à ma portée...

Fin de mon interprétation, retournez à vos occupations :)

Amicalement

Japy

PS : (pour John) à part l'ambre solaire, tu vas mettre quoi dans ton sac à dos ?

BIEN reçu JPC je ne doutais pas de ta réaction, comme moi tu aimes les belles plumes, je sais qu'en ton temps tu as été meneuse de revue aux Folies Bergères ...
J'espère un jour avoir l'insigne honneur de te frotter le cuir, car j'aime pour avoir beaucoup écrit moi même, les besogneux souffleurs de vers...
Amitiés mon Camarade, les grenouilles dans le fin fond de la nuit ensemble entament une sérénade, les grenouilles ont des petits point d'or dans les yeux, tu le savais ? Tu dors ...
On a tant marché ici bas, y pas d'raisons qu'on n'y arrive pas...Mon camarade ...
Amitiés à vous tous mes camarades !

ouah ! que dire ? rien !..... merçi à vous deux pour cet échange ! y a de la culture sur le fofo ! ça nous change des décon.. habituels ! Quoique..Moi j'aime bien les déconn..habituels ! A bientot les potos !

ouais faut pas se jeter par terre la poésie c'est très bien, mais il faut être réaliste,être président HD dans les années 60 fallait il avoir de l'osier à l'époque, en 2012 on a du mal à s'acheter une 125 (crédit refusé)en 1968 Yves
Montand chantait la bicyclette et on regardait le paysage aussi,fait iéhc le rêve américain
à 50ans si tu n'as pas une HD tu as raté ta vie alors laissez la poésie au vrai poète

dans la vie quand on tire on ne raconte pas sa vie
Eli Wallach, Le Bon, la Brute et le Truand (1966), écrit par Luciano Vincenzoni, Sergio Leone

Ouais, mais n'empche que les beaux textes ça fait toujours réver ! Et s'il n'y avait pas eu d'écrivain ou en serions nous ? c'est pas sergio léone, que j'apprécie par ailleurs, qui nous a transmis notre culture !

NON mais,on ne va s'en sortir si on ne parle que de Rimbaud ,Verlaine et Maupassant,Sarkosy etc.. des personnes qui ont fait rêver les français,

l'argent a tout tué (chantait Michel Polnareff)

INNER t'as tout faut !!!
Atteindre ses rêves n'ai pas qu'une question de moyens financiers, c'est aussi une volonté d'y parvenir qui passe par des choix et des sacrifices !
Economiser sur autres choses, chercher à gagner un peu plus avec son courage, trouver les bonnes options !
De grands voyageurs, des hommes ordinaires au départ, ont réalisé de grandes choses et de grandes prouesses sans avoir de gros moyens financiers !!!
Si l'argent a bien tué quelque chose, c'est plutôt le gout à ne plus rien tenter , à ne plus rien faire !!!

Je serai de toi, par rapport à ton pseudo, j'irai brûler un cierge dans l'église la plus proche, pour demander au premier Saint venu, d'y voir plus clair !
Cela dit, allez en paix mon fils, car le royaume des cieux appartient aussi aux simples d'esprit...

Salut CHRIS je vois que t'es tout énervé avec les rêves et la réalité je suis d'accord avec toi, rêver ça ne coute pas cher
un cierge je vais allé bruler
CIAO

Euh... je vais encore remettre mon grain de sel...

Pour ma part, il ne s'agissait initialement ni de poésie, ni de culture, et encore moins d'idéologie. Libre à chacun d'interpréter soit le texte, soit les commentaires associés zé concomitants.

Ce n'est qu'un récit bellement exposé, avec certes des états d'âmes propres à l'auteur, d'origines diverses. Je ne partage pas tout, et ne retiens que les sensations éprouvées à cette description d'une simple balade. J'ai aimé m'y retrouver, et je le dis.

Au-delà, on peut philosopher, analyser et psychanalyser, il n'en reste qu'un plaisir en vaut un autre. Le désir de l'un ne vaut-il pas celui de l'autre ? Faut-il envier sa condition sur les faiblesses des autres ? Le bonheur passe-t-il par le travail ? Le rêve amène-t-il à l'extase quotidienne ?
Autant de sujets de philo qui pourraient être longuement débattus, mais pas ici.
(philo de comptoir, à ma portée)

J'ai moi aussi des réactions fulgurantes, que je regrette parfois. (je ne supporte pas les "je sais tout, j'ai tout vécu").
Je propose qu'on en reste là, sans épiloguer, chacun ayant son opinion sur le fond et la forme de cet édito et ce qu'il suggère à chacun.

Méfiance face à la provoc', c'est comme une allumette : ça peut mettre le feu ou on peut se brûler...
Le meilleur n'est-il pas de l'éteindre ?

Amicalement
Japy

Méfiance face à la provoc', c'est comme une allumette : ça peut mettre le feu ou on peut se brûler...
Le meilleur n'est-il pas de l'éteindre ?tout à fait jpc